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Maladie hémorragique épizootique des bovins : inquiétude dans le Sud-Ouest, l'État promet d'être "au rendez-vous"
information fournie par Boursorama avec Media Services 02/11/2023 à 17:22

Alors que la maladie s'étend en France, surtout en Nouvelle-Aquitaine, le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau évoque "un plan d'action" pour la filière, qui réclame des aides.

Photo d'illustration ( AFP / JEFF PACHOUD )

Photo d'illustration ( AFP / JEFF PACHOUD )

Il y a désormais plus de 2.000 foyers, principalement dans les Pyrénées-Atlantiques et les Hautes-Pyrénées. La maladie hémorragique épizootique (MHE), transmise par des moucherons piqueurs, affecte principalement les bovins - elle n'infecte pas les humains. La flambée du nombre de cas et de fermes affectées perturbe aussi les échanges commerciaux. "L'État sera au rendez-vous dans la prise en charge des uns et des autres", a promis le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau, jeudi 2 novembre, depuis l'élevage de Sébastien Capdevielle, à Monein (Pyrénées-Atlantiques).

Sept des vaches de cet élevage ont contracté la maladie alors qu'elles étaient pleines. Toutes ont perdu leur veau, et une est toujours malade. Dans l'enclos, l'animal amaigri a perdu environ 200 kilos et tient difficilement debout, explique l'éleveur de 35 ans. Son vétérinaire, Éric Lamazou, évoque une "tempête sanitaire ". "Cela fait trente ans que j'exerce et je n'avais jamais vu ça, témoigne-t-il : sur les 450 élevages à ma charge dans la zone, 200 ont déclaré la maladie". Depuis les premiers cas de France métropolitaine, repérés en septembre dans des élevages du Sud-Ouest, le nombre de foyers a bondi. Ils sont désormais 2.136, principalement dans les Pyrénées-Atlantiques et les Hautes-Pyrénées, selon le ministère.

Frais supplémentaires

La maladie affecte surtout les cervidés et les bovins. Des moucherons piqueurs la transmettent d'un ruminant à un autre. Elle provoque fièvre, amaigrissement, lésions buccales, difficultés respiratoires ou boiterie. Le plus souvent, les vaches survivent. Mais la MHE perturbe les échanges commerciaux : ainsi, les envois de bovins vivants vers l'Algérie sont impossibles. Elle entraîne également des frais pour les éleveurs (dépistage, soins, moins-value sur les animaux ne pouvant être exportés...).

La fédération des éleveurs bovins viande (FNB), section spécialisée du syndicat majoritaire FNSEA, a indiqué la semaien dernière attendre des "annonces de l'État dans les plus brefs délais quant aux indemnisations dont ils doivent bénéficier". Dans un communiqué jeudi, le ministère de l'Agriculture mentionne "un plan d'action pour soutenir la filière et atténuer l'impact de cette maladie pour les éleveurs". Il n'en précise pas les contours, expliquant qu'"il conviendra d'affiner les mesures avec les professionnels". Le ministère indique que l'État prendra intégralement en charge le coût du dépistage "en cas de suspicion clinique". La profession craint un nouveau bond des contaminations au printemps prochain, les moucherons vecteurs de la MHE ayant besoin de températures douces pour se développer.

Exportations vers l'Afrique du Nord en berne

Les éleveurs ne sont pas seuls à pâtir de la situation. À Sète (Hérault), premier port européen d'export de bétail vivant, principalement vers l'Algérie, le parc à bestiaux a connu "zéro activité" depuis l'annonce des premiers cas, se désole son directeur Laurent Trémoulet. L'an dernier, plus de 100.000 bovins et plusieurs dizaines de milliers d'ovins ont transité par Sète, pour rejoindre en bateau l'Afrique du Nord ou le Moyen-Orient. Il s'agissait pour l'essentiel de jeunes bovins engraissés pour leur viande ou de futures vaches laitières. "On est en mode escargot, on essaie de patienter jusqu'à ce que la situation se débloque", surtout avec l'Algérie (plus de 80% du chiffre d'affaires en 2022), explique Laurent Trémoulet.

Les autorités françaises se sont entendues avec l'Espagne et l'Italie pour continuer à expédier des bovins vivants vers ces pays, y compris depuis les zones infectées (après test PCR et désinsectisation). Mais "ce sera un peu plus long avec l'Algérie", avait reconnu Marc Fesneau lors du sommet de l'élevage, début octobre. "Dans ces crises, on voit qu'on est très dépendants des exportations et il faut qu'on puisse faire de la valeur ajoutée sur place", notamment en engraissant les animaux en France, a souligné le ministre jeudi.

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